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13 janvier 2013

The more I try to erase you, the more that you appear*

Eternal Sunshine of the Spotless Mind -

(2004)

Michel Gondry

 

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Timide, silencieux, renfermé sur lui-même, Joel Barish rencontre par hasard à la veille de la Saint Valentin Clémentine Kruczynski, une jeune femme extravertie et pétillante de vie, sur une plage enneigée, alors qu'il dessinnait sur son petit carnet. Ils sont inexplicablement attirés l'un par l'autre, malgré leurs personnalités radicalement différentes. Ce qu'ils ignorent alors tous deux, c'est qu'ils ont déjà formé un couple deux ans plus tôt, suite à quoi ils avaient fait le choix d'effacer toute trace l'un de l'autre de leur mémoire...

 

Romance lacunaire et kaléidoscopique, très belle retranscription d’un esprit malade de chagrin, en manque de l’autre, rendant palpable la dégradation du monde qui fait suite à une rupture douloureuse, sa perte de cohérence et de sens : le film de Gondry surpasse son statut de film à la structure alambiquée et au scénario qui crierait trop son intelligence, en révélant son cœur en pleur, et en réussissant à rendre à l’image cet état particulier dans lequel on peut se trouver après une séparation malheureuse, dans un vibrant - mais humble - hommage à Je t'aime, je t'aime d'Alain Resnais.

 

Cette errance ruminatoire qui nous fait reprendre à rebours l’histoire qui s’est achevée , et nous fait remonter le fleuve d'un amour déçu jusqu'à sa source, de souvenir en souvenir, de proche en proche, de regret en regret, réinventant sa mémoire par des paroles qu’on a pas osé dire, des gestes qu’on a pas cru utile de faire, comme lorsque le timide Joël décide de rester sur la plage et de prolonger le souvenir de sa première rencontre avec Clémentine.

 

C’est touchant de voir Joël guidé par le souvenir de celle qu’il aime, comme elle est une partie de lui, comme elle a toujours été là, toujours été la femme, toutes les femmes. Comment il l’emmène à la découverte de lui-même à travers sa mémoire, comment il s’excuse auprès du souvenir qu'il a de Clémentine d’avoir voulu l’oublier.

 

Voilà un beau film auquel je tiens beaucoup, une belle fable sur les malheurs passés et les amours brisés, déroulé dans le coeur d'un grand timide - amoureux éperdu - et perdu -, narrée par ses murmures qui agacent tant Clémentine tellement elle le trouve inaudible le peu de fois où il lui parle.

 

Jim Carrey, le bout de son col de chemise dépassant de son pull tout au long du film (détail important ^^ qui me parle tout à fait ^^ ), incarne à merveille cette introversion mélancolique, dans ses bégaiements, son évitement parfois agaçant des regards et des conflits, son air désespérément perdu, sa gestuelle hésitante, et son romantisme discret mais profond. A ses côtés, Kate Winslet, lumineuse, piquante et délicieusement sauvage complète ce couple mal accordé - mais / et donc - si attachant.

 

Ce couple, dont le dernier échange, entre rires et sanglots, me flingue net à chaque fois.

 

* The Eraser (Thom Yorke)

 

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