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1 janvier 2013

La Planète des Songes

- Planète Interdite -

- Forbidden Planet  -

(1957)

Fred McWilcox

 

forbiddenplanet1

 

 

C'est l'année 2257. Le croiseur spatial C-57-D du commandant Adams vogue vers la planète Altaïr 4 pour secourir le Bellérophon, un vaisseau d'exploration dont l'équipage n'a plus donné signe de vie depuis 19 ans. Arrivé à destination, l'équipage ne découvre que deux survivants : le docteur Morbius et sa fille Altaira, assistés de Robby, le robot. Alors que le Docteur Morbius guide l'équipage de sauveteurs à travers les derniers vestiges d’une civilisation hautement évoluée et disparue ayant jadis régné sur ce monde, une mystérieuse force invisible et destrutrice s'éveille, semblable à celle qui aurait tué un à un tous les membres de l'équipage du Bellérophon, il y a 19 ans...

 

Le magma sonore angoissant de Louis & Bebe Barron ouvre avec étrangeté le voyage vers cette Planète Intedite, véritable sésame sur une œuvre séminale de la SF à la beauté chatoyante et délicieusement désuète.

 

Découvert tout jeune, grisé par les fascinantes lignes de perspective de ces superbes peintures sur verre qui nous illusionnent tout un florilège de décors immenses, happé par le vertige des distances énoncées et des nombres et puissances multipliés à l’infini, Planète Intedite est un pur concentré d’émerveillement. Avec son esthétique savoureuse et colorée, quelque part entre Chesley Bonestell et Chuck Jones, ses superbes intérieurs art-déco, ses extérieurs aux teintes préhistoriques dignes des fresques de Zallinger, ce monument oublié de la science-fiction est un véritable écarquilleur de mirettes.

 

Avec l’âge, le film a su révéler d’autres atours tout aussi précieux : la plastique de la sublime Anne Francis donnant sensualité et insolence à son Altaira, petit affront d’indépendance à une Amérique paternaliste empreinte de puritanisme et de misogynie, le plaisir cocasse d’y voir Leslie Nielsen – l’éternel Lt. Frank Drebin – dans un rôle assez jeune premier et - surtout - sérieux.

 

Et par-dessus tout, c'est la richesse de son scénario qui surprend, conjuguant au futur Jules Vernes, Shakespeare et Jung comme pour y annoter - en marge de ce chatoiement - une belle fable écrite en ombre sur cette violence latente qu’il faut apprivoiser, sur l’arrimage toujours périlleux d’une conscience sur les rivages des fantasmes, et sur ce Mal souterrain qui règne sur cette planète des songes, inconsciemment avalisé par le besoin qu’à l’Homme de contrôle, de liberté et de possession.

 

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