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1 janvier 2013

Veridis Quo

- Interstella 5555 : The 5tory of the 5ecret 5tar 5ystem -

- インターステラ5555, Intāsutera Fō Faibu -

(2003)

Leiji Matsumoto, Daft Punk

 

interstall-55551

  

 

Quatre musiciens sont enlevés durant l'un de leurs concerts sur leur planète natale et amenés de force sur Terre où, travestis en humains, ils deviennent des stars planétaires au sein du groupe Crescendolls. Derrière les écrans de la célébrité, leur maléfique producteur - Earl de Darkwood - les manipule comme de misèrables pions sur son échiquier du show business, les privant ainsi de tout souvenir et de tout sentiment.

 

Discovery est un album qui m’est très cher. Il a cette sonorité si particulière et paradoxale de la nostalgie des fêtes passées – celles passées moins à danser  qu'à regarder les filles danser -, une musique élevée à un volume écrasant qui effaçait l’évanescence des conversations et des rires et qui imposait aussi de se faire plus proche pour parler à l’autre – ou de le faire par un sourire, un regard.

 

Surtout, l’album présentait cette légère sourdine un peu mélancolique de la play-list étouffée par le double-vitrage, quand on regarde de l’extérieur les autres s’amuser à une soirée dans laquelle, soudain, on ne se sent plus tout à fait à sa place. Et il y avait ces mélodies festives qui pouvaient paraître pourtant infiniment tristes quand on n’a pas le cœur à la fête. Un peu comme la bande originale de ces moments où l’on se sent si seul quand on est dans le monde.

 

Le film de Matsumoto ne fait pas qu’illustrer Discovery (dans ses répétitions et ses superpositions, dans son processus de récupération et de réinvention, dans son délicieux parfum japonisant de bande son d’œuvres videoludiques vintage), il n’est pas non plus qu’une démonstration ahurissante de narration d’une surprenante histoire en forme de boule à facettes, pleine de reflets des mondes (du star-system uniformisant, de l’industrie aliénante du spectacle,…) et d’hommages en éclats (de 2001  à Phantom Of The Paradise , … en passant par Goldorak !). Pour moi, il est avant tout l’incarnation poignante de ce pincement au cœur que l’album me donnait à ressentir, dans sa peinture d’une société transformée en gigantesque fête bruyante et superficielle, qui jettent ces protagonistes musiciens au centre d’une foule qui les admire mais ne les voient pas, dans leur détresse, leur vide, dans leur inadéquation au monde.

 

Puis, dans son second mouvement, quand il délivre ses héros, l’anime évoque cet autre resserrement du cœur qu’on éprouve lors des retours de soirée, sur la route, moins nombreux mais moins seuls, loin du monde - ou plutôt entre deux mondes -, quand le jour commence à percer la nuit, la fille endormie à l’arrière de la voiture, le paysage qui défile et la musique qui résonne encore dans la tête. Et dans le coeur.

 

Et cette proximité des êtres qui n’est jamais aussi intense qu’au moment de se séparer. Semblable à ce que ce merveilleux film nous donne à ressentir lorsqu’il nous quitte.

 

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